
Le dirigeant nord-coréen, Kim Jong-un, a applaudi la « décision et la volonté peu communes » du président Trump de régler leur conflit sur les armes nucléaires lors d’une deuxième conférence de haut niveau, déclarant qu’il agirait « action par action » pour atteindre ses objectifs dans les négociations avec les Américains, ont rapporté jeudi les principaux médias de Pyongyang.
M. Kim a réitéré ces paroles à l’occasion de son entretien avec l’envoyé principal et médiateur « nucléaire » de la Corée du Nord, Kim Yong-Chol, qui a récemment rendu visite à M. Trump à la Maison Blanche. Lors de cette conférence de 90 minutes dans le bureau ovale, l’envoyé nord-coréen a remis une lettre individuelle de M. Kim à M. Trump. La Maison Blanche a révélé que les deux dirigeants se préparaient à tenir leur deuxième conférence, probablement à la fin de février.
L’envoyé a lui aussi transmis une lettre de Trump à Kim Jong-un. Jeudi, la principale agence de presse nord-coréenne a rapporté que la réception de « la grande lettre individuelle envoyée par le président Trump » avait entièrement satisfait M. Kim.« Il a beaucoup parlé du président Trump pour avoir révélé sa décision peu commune et sa volonté de régler le problème », a rapporté la télévision nationale.
Un rapprochement progressif entre dirigeants exubérants
M. Kim a déclaré que la Corée du Nord « irait dans l’esprit favorable du président Trump et qu’elle attendrait avec persévérance et en toute bonne foi des signaux positifs de la part de l’administration américaine », a rapporté la presse coréenne. De même, il s’est dit entièrement satisfait du voyage de son envoyé à Washington, déclarant avoir donné « les orientations pour lancer les préparatifs techniques » pour sa 2e conférence avec M. Trump.
Ni la Corée du Nord ni les Etats-Unis n’ont pour l’heure révélé la date ou le lieu de la prochaine conférence, bien que le Vietnam soit évoqué en coulisse. Le ton optimiste de M. Kim ne cache pas sa détermination à ne céder qu’en contrepartie de concessions de la part de Washington. Lorsque M. Trump et M. Kim se sont rencontrés pour la toute première fois en juin à Singapour, ils ont accepté de poursuivre la dénucléarisation totale de la Corée du Nord, avec un accord de paix irréversible pour la péninsule coréenne. En réalité, les pourparlers ont échoué parce qu’ils n’ont pas déterminé la façon d’exécuter l’accord, se contentant d’évoquer les intentions des deux nations pour parvenir à une solution dans les prochains mois.
Les craintes de la Corée du Sud concernant un éventuel succès diplomatique des USA
L’administration de Trump a en fait souhaité relancer les colonies par le biais d’une deuxième conférence de haut niveau, au cours de laquelle M. Trump tenterait d’encourager M. Kim à renoncer à la nucléarisation. Washington espère ainsi un gel des programmes nucléaires de la Corée du Nord dès cette année. La Corée du Nord a déclaré qu’elle ne prendrait pas de telles mesures sans des concessions des États-Unis, telles que l’assouplissement des sanctions. Après le voyage de l’envoyé nord-coréen, la Maison Blanche a de nouveau déclaré que les sanctions resteraient en vigueur jusqu’à la dernière dénucléarisation de la Corée du Nord.
Les experts en Corée du Sud craignent que M. Trump, cherchant un succès diplomatique, ne choisisse une autre offre : un gel du programme des roquettes balistiques du Nord, éliminant le danger le plus immédiat pour les USA, en échange d’une réduction substantielle des capacités militaires des États-Unis autour de la Corée, notamment ses 28 500 soldats dans le Sud. M. Trump n’a cessé de se plaindre des dépenses qu’entraînerait le maintien d’une alliance militaire avec la Corée du Sud et le Japon. Ces inquiétudes se sont répandues ces dernières semaines en Corée du Sud, alors que les pourparlers entre Washington et Séoul sur la manière de partager les dépenses liées à la préservation des bases militaires américaines dans la péninsule sont au point mort.